Réflexion ce matin par rapport aux derniers instants de vie de mon père…que ce soit aujourd’hui ou dans 2 semaines, ça demeure les derniers instants et je m’offre un moment pour me déposer dans ce chemin des dernières temps où mon père a dû être hospitalisé et qu’en réalité, il semble qu’il ait eu un infarctus et bien d’autres malaises…

Pis quand, pour une raison ou une autre, tu n’as pas accès à lui quand il est dans un lit d’hôpital et qu’il dépérit, ça ramène l’impuissance et la vulnérabilité et l’essence d’aimer. Car au-delà de toute cette inaccessibilité, il y a la réalisation que ceux qui ont eu accès en avait besoin pour faire leur chemin vers la paix, vers la fin, vers la réalité qu’il va bientôt quitter et que tout est ok si on laisse tout aller.

Mais quand enfin, tu as accès à lui, pour te rendre compte qu’il n’est plus là, ou du moins, en petite partie, qu’il est encore en vie mais que la présence de ton papa est partie en grande partie, que dans ses yeux, tu vois plus la petite flamme qui le gardait en vie et bien là, que tu y crois ou pas, tu demandes à ta gang d’en haut, à ceux qui sont déjà partis, de venir le voir pour lui montrer le chemin, pour qu’il puisse s’alléger de toute cette souffrance et puisse s’envoler vers l’aimance pure, celle libérée de cette lourdeur terrestre pour être accueilli dans l’au-delà avec toute sa gang qui l’attend, allez hop la gang…venez le chercher, prenez-le dans vos bras et bercez-le jusqu’à ce qu’il trépasse et que ses yeux se ferment pour une dernière fois et que la légèreté puisse l’envelopper et que l’amour puisse l’entourer, car il n’y a que l’Amour qui nous accompagne dans la vie…et dans la mort.

Quand ta maman, toujours très forte, à prendre soin de lui dans les moindres détails, te dit…c’est pas drôle, il n’a plus aucune qualité de vie et que je lui dit… on va prier pour qu’il puisse quitter, elle n’a plus rien dit… mais je sentais la douleur de laisser aller et en même temps, le souhait qu’il puisse quitter et s’alléger, c’est tout un moment avec môman, ça me fait réaliser que les paroles n’ont pas toujours leur place, que le Moment Présent est ce qui est important, que parfois, le silence est beaucoup plus puissant que n’importe quelle parole, confirmant tout simplement que tout se passe dans l’Ici et Maintenant et que tout est puissant.

Mon père est un homme qui a toujours travaillé 3 jobs, fait beaucoup pour les autres au niveau professionnel, c’est ce qu’il avait appris… à faire beaucoup, ce qu’il a toujours fait tant qu’il a pu et un moment donné, la vie lui a offert une épreuve pour le ralentir, lui permettre de savourer la lenteur de la vie, mais ce fut plus un combat que l’acceptation pour un long moment.  Toutefois, je crois qu’au cours des dernières années, il a compris, pour savourer…je suis pas sûr car la maladie l’a beaucoup limité mais en rien, sa vivacité d’esprit n’a été touché, car jusqu’à dernièrement, il lisait son journal avec intérêt, écoutait les nouvelles, conversait de tout, les yeux et le regard allumés malgré le ravage de son corps.

J’ai longtemps été en combat avec cet homme et quand, il y a quelques années, j’ai laissé aller ce combat pour accueillir tout ce qui était là, ce fut toute une libération.  C’est à partir de ces moments-là que j’ai pu voir réellement l’homme qu’était mon père…un hypersensible qui a toujours contenu ses émotions mais les dernières années, il a réussi à laisser aller, un tant soit peu, il s’est permis de dire…et quand, à certains moments, je lui disais que je l’aimais, il était rapide à me répondre…je t’aime aussi…dire que j’avais attendu ça toute ma vie, que mon père me dise, en paroles, car il le faisait déjà à travers ses gestes, qu’il m’aimait…tout un chemin

Ce matin, après avoir passé la soirée avec lui et ma mère, à tenter de comprendre ce qu’il disait, car la parole est de plus en plus affectée, rendant la communication une réelle difficulté, j’ai redemandé à ma gang de venir le chercher… demandez et vous recevrez qui disent, et bien…c’est ça la gang, c’est ma demande.

Tout ce texte qui vient d’être déposé sur papier, l’a été dans un élan spontané parce que le besoin d’écrire et de me déposer dans ce Moment était puissant, c’est un peu comme le besoin de pousser quand tu es sur le point d’accoucher.  Ce texte me fait du bien car il m’accompagne dans ce chemin que mon père entreprend vers la fin, vers la mort, pour dire les vraies choses.

La vie est précieuse, elle nous offre pleins de petits cadeaux à recevoir à notre rythme, à notre choix et ce qui est important, c’est de faire la paix avec Soi, avec ces êtres qui nous quittent, avec les situations qui se présentent car dans la Paix, il y a de l’Amour, de la douceur et que c’est la seule chose que l’Âme a besoin, d’Amour et de Paix.

Un chemin vers la Paix

Amour et Bienveillance

Louise